Des pulls, des cartes… et des leçons pour la suite
J’ai toujours aimé démarrer de nouveaux projets. Lancer une idée, explorer un concept, tester, apprendre, pivoter, parfois abandonner, souvent recommencer. En 2023, c’était une marque de pulls floqués avec les œuvres d’artistes émergents. L’idée était belle, presque poétique : porter l’art au quotidien. Mais comme souvent, une idée seule ne suffit pas. Et surtout, je n’étais pas seule… et le binôme n’a pas tenu. Le projet a donc été mis de côté.
En 2024, changement de cap, nouvelle envie : transformer mes cartes de vœux, fabriquées à la main à partir de magazines recyclés, en un petit business à part entière. J’ai tout bien fait — ou du moins, j’ai essayé. Une présence sur Instagram, quelques reels, un stand sur un marché à Lausanne, des coups de fil pour faire entrer les cartes en entreprise. Mais soyons honnêtes : je ne m’y suis pas consacrée à 100 %. Et dans l’entrepreneuriat, il n’y a pas de miracle.
Ce que j’ai appris de ces deux tentatives, c’est qu’une bonne idée ne suffit pas. Il faut du temps, de l’énergie, et une vraie stratégie. Il faut aussi, je crois, s’appuyer sur des principes solides. Voici les 6 que j’aurais aimé appliquer avec plus de rigueur — et que je garde précieusement pour mes futurs projets.
- Soigner son état d’esprit
Tout commence là. Si je doute de mon produit, si je suis épuisée ou que je me laisse submerger par la peur de l’échec, le projet chancelle. Il faut croire en ce que l’on fait, profondément. Visualiser le succès, mais surtout accepter que les débuts soient difficiles. Chaque marché sans vente, chaque post qui ne décolle pas, chaque regard sceptique, ce ne sont pas des échecs. Ce sont des jalons. Des leçons. Et il faut les accueillir avec un certain calme intérieur.
- Donner de l’essence à ce qu’on fait
Ce qui m’a motivée à créer ces cartes, ce n’était pas (seulement) de vendre un produit. C’était de raconter quelque chose : un geste éco-responsable, un moment de poésie, un message sincère. Cette “essence” est ce qui donne de la force à un projet. Si je devais le refaire, je passerais encore plus de temps à raconter cette histoire, à créer du lien. Car les gens n’achètent pas qu’un objet : ils achètent un bout d’histoire, une émotion, une vision.
- Essayer, oser faire faux et apprendre
J’ai testé un marché local, j’ai exploré les réseaux, j’ai ajusté mes messages… mais je n’ai pas tout tenté. Par peur peut-être, ou par manque de temps. Pourtant, oser se tromper, c’est avancer. Les retours que j’ai eus (positifs et négatifs) étaient précieux. Je les ai écoutés, mais pas toujours exploités. C’est là aussi que réside la clé : accepter l’imperfection du départ, et se donner le droit de progresser.
- Connaître et personnifier ses clients
Qui sont les personnes qui achètent des cartes faites main ? Pourquoi ? Pour qui ? Quels sont leurs freins ? Leurs habitudes d’achat ? Je l’avoue, je n’ai pas pris le temps de creuser vraiment ces questions. Or, plus on comprend ses clients, plus on peut créer un produit qui leur parle. La vente devient alors plus fluide, plus naturelle. C’est comme si on s’adressait à un ami, plutôt qu’à une cible abstraite.
- Connaître le marché, l’environnement et la concurrence
J’ai un peu regardé ce que faisaient les autres créateurs de cartes, mais pas en profondeur. Je n’ai pas cartographié les tendances, les prix, les positionnements. Pourtant, cette analyse est essentielle pour se démarquer. Comprendre ce qui existe déjà permet d’affiner sa proposition de valeur. C’est aussi ce qui permet de répondre à des besoins concrets — et donc de vendre avec plus d’impact.
- Fixer un prix en accord avec soi, le marché et la concurrence
Ah, la question du prix ! Sujet sensible. J’ai eu tendance à sous-estimer mon travail. Par peur de ne pas vendre ? Par modestie mal placée ? Pourtant, chaque carte me demande du temps, de la minutie, de l’attention. Et ça, ça a un prix. Un bon prix, c’est un prix juste : pour le client, mais aussi pour soi. Assumer la valeur de son produit, c’est aussi assumer sa propre valeur.
Aujourd’hui, je me fiche la paix. Ces projets, même s’ils n’ont pas explosé, m’ont nourrie. Créer me fait du bien, me ressource. Et je sais qu’un jour, je repartirais à la conquête. Avec plus de lucidité, plus d’outils, et peut-être aussi un peu plus de patience.
Car les idées, j’en ai encore plein les poches.
